Farida et Marc deux éminents athlètes de SGS étaient sur la ligne de départ de l’écotrail : 80km avec 1500 m de dénivelé. Départ à St Quentin en Yvelines (12h15) arrivée de nuit à Paris … au 1er étage de la Tour Eiffel. Une telle distance était pour eux une première...

Ci-dessous le carnet de campagne de Marc. Mes commentaires sont en italiques.

Objectif de départ : déjà, atteindre la ligne d'arrivée et dans le meilleur des cas le faire en 10h. Comme on verra, l’objectif va changer plusieurs fois en court de route selon l'envie et la forme de ma coéquipière.

Départ tranquille, on trouve tranquillement notre rythme de croisière jusqu'au 1er ravitaillement où on va s’arrêter un petit 1/4 d'heure, le temps de faire le plein des gourdes, de manger et de passer au p’tit coin. 23 km sont passés sans qu'on s'en aperçoive. (Ah ? Ben ça a l’air facile finalement) On reprend un rythme sympa, au 40ème j'arrive encore à courir les descentes en trombe, un coureur avait même l'impression que je venais de partir. Le 2ème ravito au 46ème km est tout de même le bienvenu, on s'y arrête une dizaine de minutes.

1ere variante dans l'objectif : doubler le maximum de filles (le côté joueur de Farida). J'avoue que c'était assez drôle de demander aux coureurs que nous dépassions si une fille les avait doublés dernièrement. A l'approche de l'une d'elle, gros sprint de Farida pour leur faire passer l'envie de la suivre, et ça marche ! (oui Farida elle est comme ça !) Pour arriver au 3ème ravito (58km), le dénivelé s'est accentué ainsi que le froid et le vent. Nous en faisons fi (joliment dit!), certains de nos entrainements étaient bien plus éprouvants.

A partir de celui-ci débute une nouvelle course. Farida s’est trouvé de nouveaux objectifs, battre le temps de Jean-François, puis de Virgile, et enfin de son copain Luke (tous les 3 ayant vous l’avez compris couru cette course ces dernières années). Et dans ces cas-là, pas de pitié, elle se transforme en machine de guerre inépuisable, alimentée à l'énergie nucléaire. (ouais, je connais, j’ai été sa victime au marathon de Porto)

Pour moi, il y a incompatibilité entre ces nouveaux objectifs et mon genou qui m'empêche de courir (je serre les dents plus de 20km, voire même je m'arrête quand il refuse de se plier). Puis Farida passe du côté obscur de la force (malgré la frontale) : pourquoi pas un podium ? Défaut de lucidité ou nouvelle trouvaille pour continuer à me faire courir sur une jambe ? (on ne saura jamais)

Quoi qu'il en soit, sur le coup de 21heures et quelques minutes, nous voilà au pied de la tour Eiffel, plus que 300 marches pour atteindre le 1er étage et la ligne d'arrivée que nous passons ensemble en 9h22, améliorant (de 10 mn à plus d'une heure) les temps de nos amis respectifs.

conclusion de Marc, qui n’a pas l’habitude de l’autosatisfaction: Dans ce contexte je suis fier d'avoir résisté mentalement à la souffrance, que ma tête ait gagné la bataille contre mon genou. Et bravo à Farida pour sa superbe course qu'elle aurait pu faire en 9h si elle n'avait pas dû me tirer.

Tout est dit ! Bravo pour cet excellent résultat, épilogue d’un pari loin d’être gagné d’avance ! Farida est 12e (sur 82) de sa catégorie et 464e au scratch. Marc 177e (sur 677 VH1) dans le même temps, il y a eu finalement 1831 arrivants (mais beaucoup plus d’inscrits). Maintenant repos avant de repartir pour de nouvelles courses…